À l'origine, Mobile, pour hautbois [ jouant aussi la musette et le cor-anglais ], percussion et bande magnétique, est une commande du festival de Royan 1971. L'œuvre est jouée par Lothar Faber et Jean-Pierre Drouet.
Par la suite, une deuxième version comporte l'ajout d'un piano puis, une troisième, l'adjonction de deux contrebasses et d'un trombone. Plus tard, les deux contrebasses et le trombone pourront être remplacés par deux clarinettes-basses (sauf dans Mobile 1 et Mobile 3).
Enfin, l'aspect <mobile> de l'instrumentation sera complété par le remplacement de l'instrument principal : les flûtes ou les clarinettes prendront la place des hautbois.
Dix versions de l'œuvre existent donc, laissant le choix à une instrumentation variée et conséquente.
Toutes ces versions reprennent la même structure compositionnelle. Une grande aulodie sérielle avec variations met en valeur un instrument soliste dans tous ses registres (ici la flûte, le piccolo et la flûte alto). La percussion tisse une trame ambiante en procédant par ponctuations rapides ou par un continuum.
L'aspect de mobilité réside, bien sûr, dans le fait que les trois instrumentistes réagissent les uns et les autres par une action-réflexe qui donne tout son sens à la musique qui doit s'en dégager.
La bande magnétique – fournie sur support CD – intervient dans la deuxième partie de l'œuvre et constitue un ciment entre le piccolo et la percussion. Elle favorise la montée au paroxysme.
[ Yves Prin ] |